lundi 27 février 2012

Red Line

"Red Line" La red line, c'est la barrière sanitaire: aucun animal, aucuns produits frais ne peut passer cette frontière tenue par la police. Autrement dit, il est impossible aux paysans du nord de la Namibie de commercer avec ceux du sud. Cette barrière est donc aussi celle entre une Namibie du sud développée, tournée vers le tourisme et celle du nord, plus délaisée.

Nous passons cette barrière après avoir traversé le parc Etosha (c'est comme le parc national des Ecrins, sauf que l'entrée est payante, et que ce territoire se traverse en voiture et qu'il est strictement interdit d'en sortir!). Nous croiserons des springboks à la pelle, des buffles d'afrique, des chacals, puis au détour d'un virage des girafes vous empêchant de passer ou encore des zèbres immobiles devant un des lionnes...une sensation bizarre de se retrouver là les sachant en total liberté. Nous finirons cette journée embourbée en plein milieu de ce parc en attendant qu'un 4*4 viennent nous tirer de là.









La zone nord du pays est une zone délaissée où chaque renseignement peut se monayer, où les ânes, vaches et moutons dorment au milieu des routes et où les maisons se transforment petit à petit en cases de terres et de bois. Nous sommes invités par une famille à découvrir sa maison, en enchainement d'une dizaine de cases: pour dormir, pour sotocker le mais etc.. Ils découvrent l'appareil photo, nous offrent des "baies" et nous laissons un t-shirt au plus grand et un bracelet acheté dans les Landes au plus petit. 
Après 800km , la roue s'arrête. Elle est juste fermée. Euhh d'accod mais on fait comment là ? Nous arrêtons un 4*4, nous faisons le choix de monter à la frontière angolaise avant de redescendre; finalement nous prenons à notre bord une femme, oschivombo (ethnie du nord et celle du président actuel, et de l'ancien également, ex colonel de la Swapo, armée de libération, arrivée au pouvoir après un processus pacifique mis en place par l'ONU ). Elle connait son pays et nous changeons encore notre route en passant par le centre des terres; les paysans sont armés ici, face aux élèphants, hyènes et umbelele (anaconda). Nous nous arrêtons dans un bar et elle nous offre à boire pour la remercier; nous passons 4h ensembles.
Au milieu de ce territoire perdu, mais alors totalement, nous croisons une première enfant himba, aux seins nus. Nous approchons du territoire souhaité mais notre plaisir est gâchée par les rires moqueurs de notre hôte. Nous comprendrons plus tard que la Namibie a de réelles difficultés entre ces ethnies et nous avons pu le sentir en rencontrant sur notre route des Damara, Ochivombo, Herero et Himba (4 des 7 ethnies). Nous arrivons enfin à Opuwo " la fin " en Otjiherero (langage herero-himba).  Dans la rue, des himbas, des hereros, des personnes habillés normalement, des enfants pieds nus, pas beaucoup de blancs..; 2° impression à la sortie de la voiture " give me one dollar, give me, give me " ....ok; 3° impression " une personne nous demande de l'argent, on discute, il nous serre la main et je tends la mienne à son ami qui me regarde mais me tend pas la sienne..." bon.... L'ambiance est spéciale, nous sommes littéralement dévisagés à chaque pas. Finalement, nous y resterons 1 semaine (les touristes y restent 2jours) et nous serrons ensuite appelés par nos prénoms dans la rue ( [ Amaanndiinéé é Nikolasss] ), croiserons des profs en sortant des courses,au stade, en voiture, nous "tchéquerons" l' inspecteur de l'academie et irons manger dans leur bioubious locaux avec des héreros et des himbas à côtés de nous comme si de rien n'étaient.
Nous dormons au Kunene Rest Camp (Kunene est le nom de la région nord) tenu par la communautée locale; nous les rencontrons tous et lions des liens proches, notamment avec Don, 19ans, avec qui nous partageons nos repas. Nous finirons la semaine par une séance de projection des photos de France, d'Afrique du sud et même du sud de la Nambie, région qu'ils ne connaissent pas. 


C'est lui qui nous a introduit à l' Opuwo primary school ; l'école nous a accueilli 2 jours après que nous ayons eu l'accord de l'inspecteur de l'académie à qui nous avons du montrer notre site et notre bonne foi. Nous sommes dans la classe de Miss Luyaka, de 8h à 14h: Cours d'otjiherero, cours d'anglais, cours de mathématique où nous devenons des aides individuelles pour les élèves, apprentissage de l'alphabet....le tout entrecoupé de chansons et de danses. Le niveau est hétérogène.  A la pause, nous sommes en salle des profs et certains nous demandent de leur montrer des choses de Frances: euh sous la main, là, juste un mousqueton : " climbing, climbing ".  Le dernier jour, nous montrons le site à Miss Luyaka et elle crée son e-mail pour la correspondance. Nous partons après une photo commune.



Entre temps, nous entendons parler de la "Mobile School" : le peuple himba est nomade. Le gouvernement s'est donc adapté et a crée des unités dans ces villages qui suivent le mouvement : nous tentons le coup et allons rencontrer le principal de la " mobile school". Pas de souci, surtourt que nous venons deja d'avoir l'aval de l'inspecteur. Il nous donne le nom d'un village mais nous ne pourrons nous y rendre si il pleut. Il pleut toute la nuit.  Au matin on tente le coup : le frère de Don nous traduit le mot du principal en otjihéréro et nous donne 3 mots clés pour se faire comprendre des himbas, notamment " Oscholé" = école. Ca a marché, nous trouvons le village (facile, à gauche après la big-river!! ) nous demandons notre route à des himbas, rentrons dans le village, c'est vraiment hallucinant d'être là et d'arriver à demander son chemin comme si de rien n'était à des femmes aux seins nus, recouvertes de terre rouge, avec des coiffes si particulières, entourés de peaux de bête de couleurs ocres avec des enfants nus courrants autours. Nous sommes accueillis à l'école (un chapiteau, favorisant le mouvement de l'école) où nous passons la journée. C'est magique et dur à la fois car les conditions sont très précaires. Nous laissons 5l d'eau en partant et ramenont la prof à Opuwo qui n'en croit pas ses yeux d'être de retour si vite pour le week-end.
Nous la recroiserons le samedi aux jeux de la "mobile school", concours d'athlétisme organisé à Opuwo. Nous sommes dans le coin, nous y passons 2 heures et assistons à des 100m d'anthologie ou des enfants en chasubles courent à côtés d'autres pieds nus, d'autres en tenu d'adam et d'autres encores enduits de leur couleurs ocres.
Nous quittons Opuwo le lendemain matin à 5h, roulons, roulons, et arrivons à Windhoek à 14h30. Nous sommes de retour dans la zone sud.

5 commentaires:

  1. Un vrai RDV en terres inconnues!

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  2. Énorme, ça donne trop envie. C'est super continuez comme ça.

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  3. c'est comme si l'on y était ! bravo pour les rencontres enrichissantes ! continuez comme çela.....

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  4. super!!!! merci pour cet échange....
    joanny

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  5. coucou jojo!! grosses bises a vous!

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